Pleurer, c'est avouer son impuissance à résoudre les problèmes

Publié le par edelweiss1308

12/01/11

- Comment ça va?

- Très bien

- Et papa?

- Ça va.

Toujours le même ton amical du vendeur de journaux de l'Hotel de ville. Comment pourrais-je avouer que nous n'avions pas dormi de la nuit à quelqu'un qui ne nous connaît au quotidien que de vue. Les bonnes humeurs d'un vieux pépère et sa fille ou la complicité qui s'affiche entre une grand-mère et sa petite fille, l'image parfaite d'une famille unie, heureuse. Pourquoi la détruire?

Le comble de l'ironie, le Parisien du jour titre à sa Une: Drame du surendettement, une famille sans espoir. Encore et toujours les mêmes questions qui seront vite oubliées: Comment peut-on en arriver là? Suivront des suggestions et réponses qui ne sont que des conclusions hâtives dont les principaux acteurs disparus ne peuvent donner d'explications.

Non, le surendettement n'est pas l'arme du crime! Je parle en connaissance de cause. Certes, c'est une descente aux Enfers. Mais la solidarité au sein d'une famille et une écoute des Servives Sociaux peut la dérailler. En pleine mutilation, qui peut s'abstenir des hurlements de douleurs? Avez vous déjà vu un noyé? Avant de disparaître dans les eaux profondes, ceux qui l'ont observé "s'il y en a qui se donne cette peine!" ont certainement vu la dernière chose: la main qu'il s'efforce en vain de lever au ciel. Je n'ai pas à juger ce retraité pour son acte. Chacun a sa limite d'endurance. On sait ce qui mijote dans notre cerveau mais on ne peut flairer chez autrui. Seulement on peut décider de SA vie mais pas CELLE des autres. Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir. A la place de ces désespérés, je garderai espoir et aurais agi autrement. Peut-être qu'en sacrifiant la mienne, les S.S se décideront enfin à sortir les miens des sables mouvants.

* Plus de cinq ans après le décès de ma mère, ce squelette vivant expulsé de chez lui qu'est mon père, fait encore l'admiration pour sa forme à quatre-vingt huit ans. Surendetté à l'époque  certes mais sans dettes locatives comme prétendues par Emmaüss Habitat, ignoré par les S.S qui ont du penser qu'il en aura plus pour longtemps.  Il est bien vivant et mieux, non dépendant. Seul ombre à ce magnifique tableau, un cancer de prostate suivi et traité depuis plusieurs années. Son traitement ->coeur-gif-096

* Moi ->coeur-gif-096  OK, complètement en marge de la société, plus aucune existence oui, mais toujours vivante. Un lion doté d'une carapace d'éléphant ne peut se laisser abattre aussi facilement.

* Alex -> coeur-gif-096 qui sombre, en essayant encore d'y croire que Justice peut exister. Des années de bons et loyaux services qu'un arrêt de travail du à une opération "qui ne peut plus attendre", a tout balayé. Il a  Hier, malgré lui, il a pété un câble face aux dérives de sa soeur. Nous n'avions pas dormi, lui et moi, de la nuit. Il a honte de la venue des agents de police qui nous a soumis à un contrôle d'identité, aux questions que peuvent se poser dorénavant les résidents de l'immeuble. Il est terrorisé par une rupture possible du bail si notre surpopulation dans ce cagibi atteigne sa proprio. Mais il a surtout mal, comme moi, d'être impuissant face à des lois sordides. Un enfant n'a pas le droit à la parole. Et sans ressources, comment engager un avocat pour l'enfant, seul moyen de lui donner une existence comme il se doit, loin des troubles de comportement de sa mère. Nous n'avions RIEN qui puisse lui venir en aide. Ne serait que quelques mètres carrés de plus pour prétendre au droit d'hébergement. Que des yeux pour pleurer le sort d'un enfant sans avenir . 

 

 

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article